Formation continue des enseignants en France : La Cour des comptes tire la sonnette d’alarme
Selon un récent rapport de la Cour des comptes, la formation continue des enseignants en France connaît des problèmes structurels. Bien que reconnue comme un levier majeur pour l’amélioration des résultats des élèves, elle demeure une “mission de second rang”.
Formation continue des enseignants : un constat préoccupant
La Cour des comptes, dans ses observations définitives, souligne la nécessité d’une amélioration continue de la formation des enseignants. Malgré la mise en place d’un “schéma directeur de la formation continue” en 2019, les problématiques subsistent. Cette instance évoque notamment une faible adhésion des enseignants liée à la qualité des formations proposées et un “pilotage éclaté” à différents niveaux.
Des chiffres qui interpellent
En 2021, les chiffres révèlent une tendance alarmante : un professeur a seulement suivi en moyenne deux jours de formation dans le premier degré et 1,5 dans le second. Ces statistiques marquent une régression par rapport à 2019, où ce chiffre s’élevait à trois jours par an. Lorsque l’on compare ces données à celles des pays membres de l’OCDE, l’écart est encore plus flagrant. En 2013, les enseignants formés dans ces pays bénéficiaient en moyenne de huit jours de formation par an, contre seulement quatre en France.
Un système coûteux et inefficace
La Cour des comptes pointe également le manque de clarté des budgets alloués à la formation continue. Elle recommande une priorisation et une sanctuarisation de ces fonds. Les “Sages de la rue Cambon” suggèrent une refonte globale des obligations de service des enseignants. Ils proposent notamment de confier aux instances locales le choix des moments de formation, pour une plus grande flexibilité et efficacité.
“L’accompagnement des près de 730.000 professeurs de l’enseignement public est un des principaux leviers susceptibles d’améliorer à court et moyen termes les résultats des élèves”, estime la Cour des comptes.
Les défis à relever
Le système actuel, basé sur le remplacement des enseignants en formation, est qualifié de “coûteux” et de “complexe” par la Cour. Une des solutions avancées serait de placer les formations en présentiel pendant les vacances scolaires. Cependant, une redéfinition globale des obligations de service des enseignants semble être la recommandation privilégiée, offrant une plus grande autonomie aux échelons locaux pour déterminer les moments de formation.
La formation continue des enseignants est indubitablement un enjeu majeur pour l’avenir de l’éducation en France. Le rapport de la Cour des comptes offre une réflexion approfondie sur les défis à relever et les améliorations à apporter.
Des solutions en cours de discussion
Face à ces défis majeurs, de nombreuses voix se sont élevées pour apporter des solutions innovantes à la formation continue des enseignants. Plusieurs experts de l’éducation suggèrent la mise en place d’une plateforme numérique collaborative. Cette plateforme, accessible à tous les enseignants, permettrait de suivre des modules de formation à distance, à leur propre rythme. Cela présenterait l’avantage d’une flexibilité accrue et d’une réduction des coûts associés aux déplacements et aux remplacements.
Une collaboration nécessaire entre les différents acteurs
Il est crucial que les syndicats d’enseignants, les autorités éducatives et le ministère collaborent étroitement pour co-construire cette nouvelle ère de la formation continue. De récentes tables rondes ont été organisées pour permettre à chaque partie prenante d’exprimer ses besoins et ses attentes. Ces échanges ont mis en lumière l’importance de repenser la formation continue non seulement en termes de contenu, mais aussi en termes de modalités d’apprentissage.
Vers une meilleure reconnaissance de la profession
Les réformes en cours de discussion visent également à revaloriser le métier d’enseignant. La formation continue de qualité est indissociable d’une meilleure reconnaissance professionnelle. Ainsi, il est envisagé de mettre en place un système de certification permettant aux enseignants de valoriser leurs compétences acquises tout au long de leur carrière.
Notre avis
Nous pensons qu’il est impératif de prendre au sérieux les observations de la Cour des comptes. Il est clair que le système actuel de formation continue ne répond pas adéquatement aux besoins des enseignants ni aux attentes de la société. Nous sommes convaincus que la mise en place d’une plateforme numérique collaborative, comme évoquée ci-dessus, pourrait être une solution pertinente. Elle permettrait de démocratiser l’accès à la formation et d’offrir une plus grande flexibilité aux enseignants. Toutefois, il est crucial que cette plateforme soit co-construite avec les acteurs de terrain pour qu’elle réponde à leurs besoins réels. Une meilleure formation continue est la clé d’une meilleure reconnaissance du métier d’enseignant et, in fine, d’une meilleure éducation pour tous les élèves.
À retenir :
📌 La Cour des comptes souligne des problèmes structurels dans la formation continue des enseignants.
📌 Les enseignants en France reçoivent moins de jours de formation que leurs homologues de l’OCDE.
📌 Proposals pour une plateforme numérique collaborative pour la formation.
📌 Nécessité d’une collaboration entre syndicats, autorités éducatives et ministère.
📌 La revalorisation du métier d’enseignant est envisagée à travers un système de certification.
Les enseignants sont au cœur de notre système éducatif. Investir dans leur formation continue, c’est investir dans l’avenir de nos enfants et de notre société. Il est temps de prendre des mesures concrètes pour soutenir et valoriser nos enseignants.